L’impossible unification

 Unir l’humanité, se libérer des frontières, rendre les guerres impossibles, mieux partager le savoir, progresser mieux et plus vite : tout cela semble inaccessible, pourtant, les conditions pour le réaliser sont de mieux en mieux connues et les freins sont de mieux en mieux identifiés.
Cette unification de l’humanité est-elle plus proche que ce que nous pensons ?
Avons nous des exemples d’impossibles devenu possibles, voire certains ?

L’impossible décroissance de la population mondiale

Au début des années 2000, les prévisions démographiques de l’ONU et d’autres organismes voyaient une croissance ininterrompue de la population même au-delà de 2100. Puis progressivement, l’ONU a infléchi sa position, diminuant progressivement ses projections et finalement dans ses dernières prévisions elle voit un pic de population vers 2080 puis une décroissance sensible. D’autres organismes voient la population baisser dès 2060 voire 2040. Il est fort probable que l’ONU continuera à baisser ses prévisions comme elle l’a déjà fait pour les deux dernières mises à jour. Ce qui paraissait impossible au 20ᵉ siècle est maintenant une certitude.

Quel parallèle avec l’unification de l’humanité ?

Pour la population, les taux de natalité baissaient depuis de nombreuses années mais la forme de la pyramide des ages en masquaient partiellement l’impact. Le discours était donc catastrophiste : impossibilité de nourrir tout le monde et pas assez d’énergie. Les quelques voix iconoclastes étaient étouffées par l’ambiance générale.

L’unité de l’humanité en est à ce point. Des conflits perdurent, les différences culturelles semblent insurmontables, les nationalistes prennent le pouvoir, les démocraties reculent, la part dans le PIB du commerce mondial recule, nous semblons repartir vers une fragmentation de l’humanité, une démondialisation semble commencer. Pourtant quelques indicateurs avancés sont déjà visibles et pourraient tout changer.

Les signes avant coureurs.

Les causes de la fragmentation originelle s’estompent depuis peu
En se dispersant sur le globe les groupes humains se sont isolés les uns des autres, les contacts étaient alors rares ou inexistants entre les peuples éloignés. Des empires locaux se sont bien créés, mais les océans sont longtemps restés des barrières infranchissables. Au sein des empires créés, la lenteur et la rareté des communications, n’a pas permis de gommer les différences et les empires se sont fragmentés autour de traditions et de langues.
Mais depuis environ un siècle tout cela s’est accéléré, la communication est devenue instantanée, les transports rapides, le commerce florissant entre toutes les parties du monde. Puis, le nombre de langues a diminué, et depuis quelques années les traductions automatiques sont apparues. À l’échelle de l’humanité tout cela est très récent et les effets sont encore peu visibles, mais de nouvelles coordinations sont possibles comme les partis politiques pan-européens ou les mouvements fédéralistes mondiaux.

Les cultures se mélangent
Il devient facile de manger dans un restaurant exotique et les produits des autres cultures sont disponibles dans les supermarchés. Les fictions, les documentaires montrent la vie ailleurs. Le tourisme international se développe, amenant même certains pays ou villes à limiter le sur-tourisme.

Des ensembles supranationaux se créent
L’union européenne est probablement l’ensemble le plus développé, mais d’autres pays partagent la même monnaie, ont des frontières ouvertes pour les marchandises et parfois pour les hommes.

La technologie est unificatrice
Nous utilisons les mêmes téléphones, les mêmes téléviseurs, les mêmes logiciels et depuis peu nous interagissons avec les mêmes IA.

Des contre-exemples malheureux forgent l’opinion
Le Brexit a montré l’impact négatif de la sortie de l’union européenne pour l’économie britannique, mais aussi pour la liberté de voyage ou d’installation de ses citoyens. À la suite de cet exemple, les mouvements nationalistes des autres pays européens ont mis en sourdine leur volonté d’indépendance ou de souveraineté.

La science est unique
Il n’existe pas de savoir scientifique par pays ou continent. Les collaborations scientifiques existent depuis des siècles.

Les technologies extrêmement avancées ou conteuses sont des collaborations internationales.
Les télescopes, les accélérateurs, les détecteurs d’ondes gravitationnelles et bien d’autres choses dépassent les frontières.

La pollution
De l’air, des océans ou des rivières ne connaît pas de frontières. La conscience collective autour de ces phénomènes apparaît.

Les écarts de niveaux de vie
entre les pays se réduisent progressivement et plus
rapidement dès que les frontières s’entrouvrent. Cette réduction permet des ouvertures sans grand problème d’intégration.

D’autres facteurs sont plus embryonnaires
Les progrès de la psychologie, de la sociologie et d’autres sciences humaines montrent les limitations de la plupart des dirigeants actuels et de l’électorat. De plus en plus de couples multinationaux, se forment et pour eux ces frontières artificielles, n’ont pas vraiment de sens.
La natalité baisse partout dans le monde, les craintes envahissement par d’autres vont reculer voire vont devenir souhaitables à certains endroits.
Etc.



Mais, même avec tous ces signes, rien ne se passe, cela ressemble fortement à l’aveuglement des années 90 et 2000 sur la population mondiale. Les signes sont là, mais on ne les voit pas, ne les intègre pas ne les additionne pas. Ce sont les freins qui sont présents dans toutes les têtes, tout comme la peur d’un excès de population attisait les craintes, l’unification fait peur et beaucoup de dirigeants surfent sur cette peur retardant le moment où…

Si ou Quand ?

Au vu des constats précédents, ce n’est clairement qu’une question de temps : 50, 100, ou 200 ans ? cela dépend de nous et surtout la forme que cela prendra est très dépendante de la position de la majorité.

Comment ?
Nous pouvons laisser faire l’histoire ; après la première guerre mondiale nous avons créé la société des nations qui fut un échec, après la seconde, l’ONU, qui permet de gérer quelques situations marginales, mais aussi l’union européenne qui semble un modèle un peu plus solide mais pas très efficace ni rapide et pas global. Allons nous attendre une troisième guerre mondiale en espérant qu’elle donne naissance à une entité humanité plus unifiée ? Il est temps de se secouer un peu.

Que faire ?

D’abord se convaincre soi. Ce n’est pas si évident, le monde n’a jamais été unifié, on a l’impression de se projeter dans l’inconnu ; mais il suffit d’ouvrir les yeux de regarder ces signes et d’en identifier d’autres.

En discuter, peut-être que d’autres ont des visions similaires, peut-être sont-ils plus nombreux que l’on croit, peut-être se sont-ils déjà organisés ou ont identifié des voies possibles.

Comme pour toute action en face d’un défi qui semble insurmontable, il faut identifier les voies possibles et les groupes les plus susceptibles de comprendre et d’adhérer. Les jeunes, les vieux, les pays riches, pauvres ou intermédiaires, les sans espoirs, les dirigeants, les influenceurs, les taiseux, chacun peut y trouver un intérêt. Il faut trouver les mots pour les convaincre.
Tout cela est dans vos mains !



Compléments : quelques idées en vrac.

Valeurs réelles et valeurs imaginaires
Nous nous regroupons parfois autour de valeurs issues de notre imagination : des croyances de tout type. C’était très courant autrefois dans tous les domaines comme la médecine, l’économie, l’éducation, etc. Ces croyances, n’étant pas basées sur du réel, pouvaient différer d’un groupe à l’autre. Nous devons aller plus loi, pour bâtir une humanité unie, il sera nécessaire de nous retrouver autour de valeurs réelles et universelles au-delà de ces croyances.

La loi est la mise en application de valeurs
La loi ne peut pas naître de rien, elle a besoin de points d’appuis, de valeurs partagées, elle ne peut pas arriver en premier.

L’organisation collective crée et applique la loi
Elle s’appuie sur des valeurs qui de nos jours sont implicites ou partielles. Par exemple les déclarations des droits de l’homme ne recouvrent pas tous les aspects de la vie en société et à l’opposé entrent parfois dans des détails plus de l’ordre le la loi.

La culture de la différence, le rejet de différences et la gestion des différences
Nous sommes tous différents, même les vrais jumeaux ont, ou développent, de petites différences génétiques. Nous développons aussi des savoirs, des croyances, des attitudes en fonction de notre environnement, tout cela est normal. Cependant certains aiment mettre en exergue des différences anodines comme la couleur de peau, Un héritage du passé colonial pas très bien digéré, probablement associé à des égos hypertrophiés. Pourtant, toutes ces différences sont une force, c’est ce qui a permis à l’humanité de survivre puis prospérer.

La charrue avant les bœufs
Des organisations poussent la mises en place d’un gouvernement mondial. Elles imaginent des solutions fédérales par exemple. Mais nous n’en sommes pas là, on n’impose pas une organisation à des gens qui se sentent différents. C’est ce qu’ont fait les empires des siècles passés, mais ils ont disparu les uns après les autres. Il semble nécessaire de construire au préalable des valeurs partagées. C’est votre mission et si vous l’acceptez…
l’humanité sera unifiée.







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